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Chansons de femmes
1978
Quelques textes de chansons retrouvées au fond d'une vieille pochette, ce sont quelques tracts qui avaient été distribués lors de la grande manifestation de 1978. Ce fut un très bon souvenir, une des manifs les plus sympas que j'ai faites, même si à l'époque j'avais 7 piges. 

J'avais envie de republier ces textes par souci de conserver une mémoire militante mais aussi parce qu'ils n'ont perdu en rien leur actualité, même si on observe des discours marqués par l'époque : les références à l'usine, l'atelier, très peu de mentions au chômage sauf à travers la critique des emplois intérimaires et le travail au foyer, etc. Il y en certains qui restent tout de même chouettes, non ?

Syb (08/03/00)

 
 
Liste des chansons
[Sur l'air de la Carmagnole]
[Chanson divorce
[Chanson contre le viol
[Sur l'air de "Le Jazz et la Java"
[Trois pas en avant...]
[Sur l'air de : "Il court, il court le furet"
[Il portait une capote]
[Les hommes n'ont rien à faire]
[Les hommes savent plus quoi faire (8 mars 1975)]
[La complainte]
[La complainte des avortées] 
[Nous sommes toutes concernées, solidarité]
[Chanson sur l'air du Chant des Marais]
[Internationale Femmes]
[Sur l'air de "A la Volette"
[Hymne des femmes]
[La mauvaise réputation]
[Sur l'air de "la jeune garde"]
[L'Internationale des Femmes]
[J'aime les périodes électorales]
[Double journée, demi-salaire]
[Sur l'air de la Marseillaise]
[Sur l'air de la mère Michel]
[Hymne du MLF]
[Le matin, je me lève en chantant...]
[Sur l'air des Canuts]
[Sur l'air de : j'aime tes grands yeux]
[L'internationale ... ]
[Sur l'air de Malborough...]
[Debré nous n'te ferons plus d'enfants] 
[La guérilla]
[J'aime les filles...]
[Nous sommes toutes...]
[Quand il me prend dans ses bras]
[Y'en a ras l'bol de se prosterner]
[Le pouvoir est au bout du phallus]
 

 
document 1
feuille format A4 bleue, pliée en deux, polycopie
p. 1 r° : dessin représentant une femme de profil portant sur le sein droit le symbole féminin
au dessus inscription manuscrite "chansons de femmes"
p. 2 v° : texte tapé à la machine à écrire
Sur l'air de LA CARMAGNOLE

Monsieur Debré aurait voulu (bis)
Qu'on fasse des enfants tant et plus (bis)
Mais on ne veut pas faire
Des enfants pour la guerre
Pas d'enfant pour la Nation
Nous disons non (bis)
Pas d'enfant pour les patrons
Et vive la contraception !

Monsieur Lejeune aurait voulu (bis)
Qu'on garde tous les petits fœtus (bis)
Mais on ne veut pas faire
Des enfants de misère
Plus d'enfants à la chaîne
Nous disons non (bis)
Plus de chaînes pour les enfants
Et vive la contraception !

Monsieur le Pape aurait voulu (bis)
Qu'on garde tous les enfants d'Jesus (bis)
Mais lui n'en a que faire
D'arrêter la misère
Pas d'enfant que nous n'voulions
Nous disons non (bis)
Seulement quand nous voulons
Et vive la contraception !


Chanson DIVORCE
    (sur l'air du petit vin blanc)

Les femmes se regroupent
Les femmes s'organisent
Contre leur oppression
Leur surexploitation
Plus de rôles secondaires
Fini de toujours se taire
D'être seulement bonne à faire :
            les mouflets
            le ménage
            la vaisselle
            la cuisine
enfin tout pour servir ces Messieurs !...
Quand on a 20 ans, on souhaite ardemment
un beau mariage
On dit gentiment, oui au prétendant
qui nous met en cage
Et les promesses
et les serments d'amour
se transforment en tristesse
en vie de tous les jours,
et les caresses
et les plus longs discours
se transforment en bassesses
et en silences lourds

p. 3 v° :
Sur l'air italien "la Comtessa"
CHANSON CONTRE LE VIOL
ref. : Nous disons non à la fatalité
        Nous disons non au viol légalisé
        Victimes d'un ordre que nous subissons
        Victimes d'un ordre que nous changerons

            Le sang des femmes qui sont mortes sans un rêve
            La mémoire des corps mutilés par centaine
            Diront mieux que moi ma révolte vivante
            Parleront mieux que moi de la révolution.

            La vie des femmes qui mourront sans un rêve
            La mémoire des corps résignés à l'extrême
            Diront mieux que moi ma révolte vivante
            Parleront mieux que moi de la révolution.

            La peur des femmes qui mourront sans un rêve
            La honte des corps qui se louent et s'achètent
            Diront mieux que moi ma révolte vivante
            Parleront mieux que moi de la révolution.

        Le jour viendra où nous imposeront nos rêves
        Le jour viendra où nous briserons nos chaînes
        Demain tu verras entre nos main une arme
        Que nous construisons : c'est la lutte des femmes.
                            (Paroles de la troupe des femmes de
                             Marseille : la Serpillière)

p. 4 r° :
Sur l'air de "Le Jazz et la Java" :
refrain :     Quand les femmes
                Quand les femmes vont,

                Se mettre à lu-
                Se mettre à lutter

                Il n'y aura plus de p'tits chefs,
                de flics ou de patrons

                Pour nous résis-
                Pour nous résister.

TROIS PAS EN AVANT :
Les hommes savent plus quoi faire
Pour nous remettre au pas
Voilà qu'ils nous libèrent
Il ne manquait plus qu'ça
Ils causent de nous au Parlement
Ils nous préparent des p'tites réformes
        Trois pas en avant,
        Trois pas en arrière
        Trois pas sur l'côté
        Trois pas d'l'autre côté
Les hommes ne savent plus quoi faire...
Sur l'air de : "Il court, il court le furet"

Elle court, elle court la loi Veil
La loi Veil pour nous les femmes
C'est du bidon la loi Veil
Elle n'est même pas appliquée.
Elle est passée par ici,
Elle ne repass'ra p'têt' pas
Mais nous on est là
Pour leur imposer nos droits."

 

 
 
document 2
feuille A4 blanche, photocopie
p. 1 r°
IL PORTAIT UNE CAPOTE

Il portait une capote, moi j'avais qu'Ogino
Il baisait comme un aigle, moi j'étais toujours sur le dos.
Mais comme il trébuchait dans l'éjaculation
Sa capote capotait et j'avais encor' le bidon

J'ai voulu avorter, j'ai d'mandé l'IVG,
On m'a dit Mademoiselle, y a pas d'place avant trois semaines.
Je suis revenue plus tard, on m'a dit qu'c'était trop tard
Je m'suis dit : la mère Veil, elle dort sur des deux oreilles.

Il portait une capote, moi j'avais qu'Ogino
Bien sûr il s'est tiré et moi j'ai dû garder l'marmot.
Maintenant quand j'vois un mec, je change de libido,
J'ai acheté une moto et j'ai plus personn' sur le dos.
 

°   °    °
LES HOMMES N'ONT RIEN A FAIRE...

1. Les hommes n'ont rien à faire
Pour nous mettre au pas.
Leurs femmes nous récupèrent,
Et nous imposent leur loi
    Femmes des orgas elles sont liguées
    Viennent au mouv'ment nous structurer
Trois pas en avant, c'est l'avortement
Trois pas en arrière, c'est la loi du père
Trois pas sur'l'côté, c'est la mixité
Trois pas d'l'aut'côté, on va s'fair' baiser !
2. C'est vrai qu'l'autonomie
Ca avait l'air joli
Mais pour être autonome
Paraît qu'il faut des hommes
    C'est ce que disent toutes leurs copines
    qui pensent qu'on est un peu mesquines
Trois pas en avant, ...
3. Elles veulent du féminisme
Rien qu'la publicité
Mais les vraies féministes
Elles peuvent pas les blairer
    Nous on s'en fout des étiquettes
    Tout ce qu'on veut, c'est fair' la fête
Trois pas en avant, ...
4. On vous laisse ce mouv'ment,
Il est beaucoup plus lent
On préfère s'agiter
On est bien trop pressées
    Et si on f'sait trois pas ailleurs
    On s'rendrait compte que c'est meilleurs
Trois pas en avant ? ...


           ° °  ° ° ° °
LES HOMMES SAVENT PLUS QUOI FAIRE (8 mars 1975)

Les hommes savent plus quoi faire
Pour nous remettre au pas
Voilà qu'ils nous libèrent,
Il nous manquait plus qu'ça
    Ils causent de nous dans les Forums
    Ils nous préparent des p'tites réformes
Un pas en avant,
Trois pas en arrière
Un pas de côté
Trois pas d'l'autre côté.


 
p. 2, v°
LA COMPLAINTE
Approchez, gens de la ville, 
écoutez un conte de fées ; 
il était une fois une fille 
pleine de bonne volonté ; 
elle n'arriva dans la vie 
sans savoir ce qui l'attendait.
Docteur, j'ai la rubéole, et j'ai pris du satilon, 
j'ai attrapé la vérole, 
et j'ai une dépression ; 
mademoiselle, c'est votre rôle 
de repeupler la nation.
UNE FEMME C'EST FAIT POUR SOUFFRIR
A l'école sa maîtresse 
lui disait : ne t'en fais pas ; 
si le carré d'la vitesse 
ça te paraît du chinois ; 
c'qu'il faut surtout que tu connaisses, 
c'est l'temps de cuisson des p'tits pois.
L'enfant, ce fut une filette 
et tristement elle lui dit 
ah ma pauvre mignonette 
pourquoi t'ai je donné la vie 
elle lui a cassé la tête 
contre les barreaux du lit.
Va m'chercher des pommes de terre, 
sors ton frère, apporte du lait ; 
dépêche toi, disait sa mère ; 
ça m'emmerde, elle répondait ; 
ne sois donc pas si grossière, 
pour une fille, c'est très laid
Puis sans faire sa prière, 
au plafond, elle s'est pendue ;
ses copines la portèrent 
dans sa tombe toute nue ; 
et dessus elles marquèrent ; 
"v'la l'vrai soldat inconnu".
Le premier homme qu'elle rencontra 
lui demande sa vertu ; 
elle lui donne ; tu n'as pas honte ! 
lui dit-il quand il l'a eue ; 
et comme elle était enceinte, 
à la porte, il l'a fichue.
La morale de ces stances 
c'est qu'c'est pas la solution ; 
elle a manqué de patience, 
elle a manqué d'informations ; 
elle aurait mieux fait d'attendre 
Le Mouvement De Libération !
PERSONNE N'EST FAIT POUR SOUFFRIR
COMPLAINTE DES AVORTEES
La pilule oubliée 
l'stérilet qui s'est barré 
le diaphragme mal placé 
Jules qui s'est pas r'tiré 
la capote percée 
les jours mal calculés 
le bidet qu'a foiré 

ah mon dieu qu'c'est embêtant 
d'être toujours enceinte 
ah mon dieu qu'c'est embêtant 
tous ces avortements

Les tuyaux qui sont faux 
l'Angleterre qu'est trop chère 
Roumanie c'est fini 
Y a la sonde vagabonde 
et la tringle qui m'rend dingue 
le persil inutile le cheval qu'est brutal 
la quinine j'ai bonne mine 

ah mon dieu qu'c'est embêtant 
d'être toujours enceinte 
ah mon dieu qu'c'est embêtant 
tous ces avortements

document 3
feuille A4 blanche
p. 1 r°
Radio NLAC, 3 femmes inculpées 
Nous sommes toutes concernées, solidarité 
Dans les usines, (bis) 
Dans les cuisines, (bis) 
Dans les bordels, (bis) 
Dans les prisons, (bis) 
Dans les écoles, (bis) 
Au creux du lit, (bis) 
Partout les femmes sont opprimées 
C'est toutes ensemble qu'il faut lutter 

Femmes quand tu entends une femme crier 
Ne laisse pas seule, solidarité 

Egalité 
De formation 
De rémunération, 
Non non non 
Aux discriminations 

femmes bâillonnés 
Femmes inculpées 
Résistance à la répression 

Femmes au foyer, 
Chômeuses déguisées 
Inscrivons-nous à l'ANPE 

La promotion par la séduction 
C'est la loi des patrons

Chanson sur l'air du Chant des Marais
Nous qui sommes sans passé les femmes 
Nous qui n'avons pas d'histoire 
Depuis la nuit des temps le femmes 
Nous sommes le continent noir 
Refrain
Levons nous femmes esclaves 
Et brisons nos entraves 
Debout (bis) 
Asservies, humiliées les femmes 
Achetées vendues violées 
Dans toutes les maisons les femmes 
Hors du monde reléguées 
----- 
Seules dans notre malheur les femmes 
l'une de l'autre ignorée 
Ils nous ont divisées les femmes 
et de nos sœurs séparées 
---- 
Reconnaissons-nous les femmes 
Parlons nous regardons nous 
Ensemble on nous opprime les femmes 
Ensemble révoltons-nous 
---- 
Le temps de la COLERE des femmes 
NOTRE TEMPS EST ARRIVE 
CONNAISSONS NOTRE FORCE LES FEMMES 
DECOUVRONS NOUS DES MILLIERS.
 
INTERNATIONALE FEMMES
Notre oppression est millénaire 
La Bourgeoisie nous y maintient 
Laissons torchons et cuisinières 
Rejoignons le combat commun 

Prolétaires des prolétaires 
Femmes esclaves, debout, debout 
Ns luttes changent la vie entière 
Nous sommes rien, soyons tout 

C'est la lutte finale, 
Groupons nous et demain 
l'internationale sera le genre humain.

Document 4
feuille A4 blanche, pliée en deux numérotée 2, 3, 8 et 9.
p. 1 r°, numérotée 2

Sur l'air de "A la Volette"
Comment faire entrer
dans la même journée
8 heures de boulot
la bouffe, les marmots
Les patrons sont très habiles
Ils proposent l'horaire mobile
Mais ils sont foutus
les femmes sont dans la rue ! (bis)

p. 3 v°, numérotée 3
HYMNE DES FEMMES
Nous qui sommes sans passé les femmes
Nous qui n'avons pas d'histoire
Depuis la nuit des temps le femmes
Nous sommes le continent noir
Refrain
Levons nous femmes esclaves
Et brisons nos entraves
Debout (bis)
Asservies, humiliées les femmes
Achetées vendues violées
Dans toutes les maisons les femmes
Hors du monde reléguées
Seules dans notre malheur les femmes
l'une de l'autre ignorée
Ils nous ont divisées les femmes
et de nos sœurs séparées
Reconnaissons-nous les femmes
Parlons nous regardons nous
Ensemble on nous opprime les femmes
Ensemble révoltons-nous
Le temps de la colère des femmes
NOTRE TEMPS EST ARRIVE
CONNAISSONS NOTRE FORCE LES FEMMES
DECOUVRONS NOUS DES MILLIERS.

 
p. 4 v°, numérotée 8
LA MAUVAISE REPUTATION
Pour mon mari sans prétention
J'ai mauvaise réputation
Il me dit que je suis sexiste
Et complètement hystérique.
Je ne veux pourtant pas de mal aux hommes,
Mais j'en ai assez de servir de bonne.
Mais les hommes, ils n'aiment pas que
L'on vive autrement que pour eux            bis
Je veux enfin vivre pour moi,
Entendez vous : pour moi, pour moi.

Le matin quand je prend l'métro
Pour aller vite au boulot,
Y'a des mecs qui me pincent les fesses,
Et qui me touchent et qui m'agressent.
Je ne veux pourtant pas de mal aux hommes
Mais j'en ai assez de servir de bonne.
Mais les hommes, ils nous voient surtout
Objets sexuels et puis c'est tout.                bis
Je ne veux que mon corps soit à moi,
Entendez-vous : à moi, à moi.

Pour mon patron sans prétention,
J'ai mauvaise réputation,
Car je suis dans un syndicat,
Et les patrons ils n'aiment pas ça.
Pour eux une femme c'est d'abord une coquette,
Ca ferme sa gueule, ça courbe la tête.
Mais les femmes, elles en ont assez,
Elles commencent à s'organiser.                bis
S'ils croient que rien ne va changer,
On va durement les détromper.

L'soir quand je rentre, je suis vidée,
Et j'trouve mes gosses en train de gueuler.
Je n'ai pas un âme de mégère,
Mais faut qu'je crie pour les faire taire.
Ils ne font pourtant de tort à personne,
Mais le soir moi je n'supporte plus personne    bis
Car pendant toute la journée,
J'suis opprimée, j'suis exploitée
Vraiment ça ne peut plus durer,
Cette société faut la changer !

p. 4, numérotée 9
sur l'air de "la jeune garde" :
refrain :
Prenez garde (bis)
Vous les papas, les phallos,
les machos, les virilos,
A toutes ces femmes (bis)
Qui veulent changer la société, la société !
C'est la lutte des femmes qui commence,
C'est la révolte de toutes les opprimées,
C'est le mouv'ment des femmes qui s'avance
Et qui saura demain tout transformer !


L'INTERNATIONALE DES FEMMES
Notre oppression est millénaire
La Bourgeoisie nous y maintient
Laissons torchons et cuisinières
Rejoignons le combat commun
Prolétaires des prolétaires
Femmes esclaves, debout, debout
Ns luttes changent la vie entière
Nous sommes rien, soyons tout
C'est la lutte finale,                                 bis
Groupons nous et demain                       bis
l'internationale sera le genre humain.        bis
 

J'AIME LES PERIODES ELECTORALES
J'aime les périodes électorales
J'aime les shows à la télé
Tous les candidats enfin parlent aux femmes
Chaque fois ça m'donne du vague à l'âme,
J'suis complètement fascinée.

J'aime tant les hommes politiques
Ce sont vraiment les plus beaux
Ils ont un humour tout à fait spécifique
Et avec mes copines hystériques
On les a tous dans la peau !

document 5
feuille A4 blanche
page 1, r°
Double journée, demi-salaire

Y en a marre 
Dernières embauchées, premières 
licenciées, y en a marre 

Les hommes font barrage 
Les femmes sont au chômage

Travail temporaire, Travail intérimaire 
C'est du chômage qui n'en a pas l'air 

Les hommes font carrière 
Les femmes font tapisserie ! 

Dans les usines, 
Etre un homme c'est une qualification
Etre une femme une malédiction ! 

[illisible] 

Chômage, maternage, matraquage, 
Arrêtons le carnage ! 

Contre les discriminations, 
Mixité de toutes les professions ! 

Emploi salarié, Emploi qualifié, 
Une condition pour exister ! 

Marmots, julots, fourneaux, Boulot, 
Y en a marre, 
Double journée assez ! 

Double journée, demi-salaire 
Nous, on ne marche plus ! 

Les 40 H c'est beaucoup trop, 
Marmots, fourneaux, y en a plein le dos 
Des heures en moins pour vivre en plus 

Afficher, manifester, faire la grève, 
Malgré vos lois on le fera ! 

A bas tous les proxénétismes, 
Des mecs, des macs et de l'état ! 

Ni bordel, ni foyer, 
Refusons d'être enfermées ! 

Libération conditionnelle, 
Mensonge criminel !

Avortement, contraception, 
sans restriction, ni répression 

Nous sommes toutes des mineures et des 
étrangères, Avortement-Contraception 
Libre et gratuit pour toutes 

Pas de profits sur nos corps, 
Centres d'IVG en milieu hospitalier 

Pelletier, Veil, Votre loi, on n'en veut pas 
Nous aurons les enfants que nous voulons ! 

Solidarité avec les médecins inculpés 
pour avoir transgressé la légalité ! 

Pères, maris, juges, médecins 
Vous ne décidez de rien, 
Notre corps nous appartient, 
Prenons nos luttes en main ! 

Prime au biberon, Non, Non, Non, 
Le petit troisième pas question, 
C'est nous qui décidons ! 
Avortement, contraception, 
Sans restrictions ! 

Henriet, Bonne nuit, Tout Seul 
Dans ton grand lit ! 


 

Sur l'air de la Marseillaise
au lit femme citoyenne, nous disent les 
Sénateurs, NON, NON, NON, 
Nous n'irons pas pondre pour la nation ! 
 
Sur l'air de la mère Michel
C'est le père Henriet qui a perdu sa femme 
Il crie par la fenêtre que les femmes 
rentrent au lit, 
Ce sont les féministes qui lui ont répondu 
Faut te faire une chaufferette 
On est toutes dans la rue ! 

Liberté pour Dossie Woods 
Emprisonnée pour avoir osé refuser 
d'être violée ! 

BILBAO, MADRID, Solidarité avec les 
femmes espagnoles inculpées ! 

De Moscou à Leningrad, contre la 
Répression, les femmes s'organisent 
pour le droit à l'expression ! 

Contre le franquisme, contre le fascisme 
Solidarité avec les femmes espagnoles ! 

Assez de mensonges sur les libérations 

A mi peine !
document 6
2 feuilles A4 blanches agrafées
HYMNE DU MLF
Nous qui sommes sans passé [cf. plus haut "le continent noir"]
chanson Divorce 
[cf. plus haut] 
Quand on a vingt ans 
[cf. plus haut]
Le matin, je me lève en chantant...
refrain : (bis) 
Le matin je me lève en chantant 
et le soir je me couche en dansant 

Tout le jour je fais la fête 
en m'levant c'est déjà chouette 
je commence par nettoyer 
et je vais leur faire leur café ! 

A sept heures faut que j'sois prête 
fraîche, dispose et très coquette, 
je m'entasse dans le métro 
pour y faire mes 8 heures de boulot ! 

Mon patron me pince les fesses 
le regard plein de promesses 
et il est si bon pour moi 
que j'aurai peut-être le 13ème mois ! 

En rentrant faut qu'j'me dépêche 
car le gosse est à la crèche 
je prépare le dîner 
pendant qu'ils regardent la télé ! 

Mon mari encore s'inquiète 
qu'à 10 heures je n'sois pas prête 
car depuis qu'il est couché 
il n'attend plus que moi pour baiser ! 

 
(sur l'air de : j'aime tes grands yeux) 
Un avortement, c'est un droit des femmes 
le choix d'un enfant, ça nous appartient 
L'Ordre des Médecins, c'est une belle racaille
Sur l'air des Canuts - Gp. F. Marseille 
Pour être femme il faut avoir 
des cheveux longs et des yeux noirs (bis) 
Il nous faut plaire dans la rue, au travail 
oui mais à la maison 
on torche la marmaille. 
Femmes opprimées 
faut s'organiser ! 
Pour être femme il faut savoir 
se taire et ne pas faire d'histoire (bis) 
On nous empêche de prendre la parole 
car bien sûr de penser 
ce n'est pas notre rôle. 
Femmes opprimées 
il faut s'exprimer. 
Pour être femme il faut pouvoir 
se crever du matin au soir (bis) 
A l'atelier, au bureau, à l'usine 
et puis à la maison, 
bouclées à la cuisine. 
Femmes exploitées 
nous sommes des milliers. 
Mais les femmes, ces hystériques 
se mêlent maint'nant de politique (bis) 
avec tous ceux qui se battent aujourd'hui 
elles combattront demain 
cette société pourrie.

 
p. 2, v°
Sur l'air de la Carmagnole chanson du MIAC [cf. plus haut]

L'internationale ...
Notre oppression est millénaire
La Bourgeoisie nous y maintient
Laissons torchons et cuisinières
Rejoignons le combat commun
Prolétaires des prolétaires
Femmes esclaves, debout, debout
Nos luttes changent la vie entière
Nous sommes rien, soyons tout !

C'est la lutte finale, groupons nous et demain
égaux et égales iront main dans la main
C'est la lutte finale, groupons nous et demain
la lutte finale, groupons nous et demain
la lutte des femmes chang'ra le genre humain
Hideux dans leur apothéose
régnant sur nous comme un sérail,
ont-ils jamais fait autre chose
que discréditer ton travail ?
S'ils s'obstinent, ces cannibales
à faire de nous des zéros,
ils verront bientôt que les femmes
seront partout où il le faut !
 
Sur l'air de Malborough
Les femmes s'en vont en lutte
C'est fini le temps des cuisinières
Les femmes s'en vont en lutte
Contre leur oppression (bis)
Oppression millénaire
Du patron, du mari, du Saint-père
Oppression millénaire
Nos chaînes nous les bris'ront (bis)
feuille 2, p. 1, v° Chansons du MLF
Debré nous n'te ferons plus d'enfants
Debré nous n'te ferons plus d'enfants, non, non, non 
Pour faire de la chair à canon, non... 
S'abrutir à la production, oh non, 
Et vive la contraception 
R : La, la, la... 
C'est bon, c'est bon, c'est bon, 
De ne plus avoir un bonhomme sur notre dos. 

Plus jamais nous n'aurons d'enfants, non... 
Tant que nous les élèverons, non... 
Plus jamais nous n'occuperons, oh non 
Votre cuisine et votre lit. 

Plus jamais nous aurons à cœur, non... 
De leur plaire, de faire leur bonheur, non... 
Et puis toute leur virilité, oh oui ! 
Qu'ils se la mettent sous leur oreiller ! 

Plus jamais nous ne nous marierons, non... 
Ne rentrons plus à la maison, non... 
Leur amour c'est comme une prison, oh oui ! 
Faisons des fêtes et des chansons.

La guérilla 
Nous on fait l'amour 
Et puis la guérilla 
L'amour entre nous 
C'est l'amour avec joie 
Mais pour faire l'amour 
il n'y a pas d'endroits 
partout il y a des hommes 
et puis on se bat 

On prendra les usines 
On prendra les jardins 
On cueillera des fleurs 
Avec nos petites mains 
Et sur nos poitrines 
On aura du jasmin 
Et on dansera 
En mangeant du raisin 

On prendra les zoos 
On ouvrira les cages 
Vive les oiseaux 
Et fini le ménage 
On se balancera 
Au cou des girafes 
L'amour entre nous 
Aux hommes la guérilla 

On prendra le soleil 
On le mettra dans le train 
On aura des casquettes 
De mécanicien 
On ira en Chine 
Dans le transsibérien 
Et puis on s'en fout 
Tout ce qu'on fait est bien.

J'aime les filles...
J'aime les filles du MLF 
Toutes les filles et je vous dis 
Y a plus de belles, de grosses, de laides 
J'aime les filles et je suis une fille 

J'aime les homos les hétéros 
Les paranos, les hystéros, 
Les divorcées, les solitaires 
J'aime les mères célibataires 

J'aime les filles annie christine 
J'aime les filles françoise jocelyne 
J'aime les filles julie suson 
Qui ne gardent que leur prénoms 

J'aime les filles qui viennent de naître 
Qui osent chanter et se connaître 
Qui osent danser aimer jouer 
Du saxophone, de la clarinette 

J'aime les filles qui se révoltent 
J'aime les filles qui claquent les portes 
J'aime le filles qu'envoient dinguer 
Tous les mecs qui les ont fait chier 

Les yeux la couche les seins le cul 
Du corps en miette on n'en veut plus 
Retrouvons-nous et jouissons 
De notre corps comme nous voulons 

Nous rejetons tous les mectons 
Tous les dutronc les phallocons 
Tous les dragueurs les don juans 
Les découpeurs de femmes en rond 

J'aime pas du tout dutronc du tout 
J'aime pas du trou, du tronc, du cou 
J'aime plus du coup, dutronc du trou 
J'aime plus du tout dutronc du tout !

Nous sommes toutes...
Nous sommes toutes des avortées 
Nous sommes toutes des avorteuses 
Nous sommes toutes péripatéticiennes 
Des Lesbiennes et des mal-baisées 

Nous libérerons la société 
Nous libérerons la sexualité 

Nous disons tout haut 
Ce qu'on pense tout bas 
Nous disons la vérité.


 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Y'en a ras l'bol de se prosterner
Devant l'érection d'un phallus fatigué 
Car de vous messieurs on peut se passer 
Et jouir enfin sans être humiliées 

Y'en a ras l'bol de cette morale 
Des tabous sexuels et super mâles 
Les femmes ne sont pas faites pour procréer 
Je sais qu'un jour elle pourront le prouver 

Y'en ras l'bol depuis l'temps qu'on glandouille 
Il s'rait temps d'prouver qu'on a pas besoin d'couilles 
Pour s'organiser et s'il le faut cogner 
Pour conquérir toutes les libertés 

Y'en a ras l'bol d'être mal baisées 
Par des mecs imbus de leur supériorité 
L'amour entre nous c'est l'égalité 
Et vive l'homosexualité 


Le pouvoir est au bout du phallus
dit celui qui écrit sur les murs
Je fais la révolution
Les femmes lui ont répondu
Ta révolution tu peux t'la foutre au cul
elle fait pas jouir

Mon mec est un grand militant
Au peuple il donne tout son temps
Et moi j'y donne le mien
T'en fais pas ma nana t'en fais pas
La révolution au centuple te le rendra
Si j'suis encore là

Adieu mes amis adieu mes amours
Je pars sans avoir vu le jour
De la révolution
Le rôti est dans le frigo
Et pour aujourd'hui c'est vous qui f'rez l'fricot
Moi j'suis d'repos.
 


 
 
 
 
 
 
 
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