Cercle Social <cerclesocial@altern.org>
Adresse physique inconnue
Chers Messieurs,
Je constate que votre
" web-zine " Tout pour déplaire (www.crosswinds.net/~minerval/),
après une interruption que je ne saurais pas quantifier, est de nouveau
accessible dans le web. Aprés avoir cru pendant un certain temps que votre
sitre avait disparu, je me vois maintenant obligé de vous écrire car, dans deux
articles contenus dans votre magazine, des affirmations me concernant
apparaissent qui, tout en étant sans aucun fondement dans la réalité, apportent
une atteinte grave à ma réputation. Il s’agit des articles suivants : "
Politica Hermetica, analyse d’un laboratoire idéologique de la nouvelle droite
", et " Négationnisme et nouvelle Droite : un professeur au dessus de
tout soupçon ".
Je n’ai pas l’intention
ici de faire de la polémique avec vous, ni de contester les deux articles en
question dans leur ensemble. Je ne me trouve pas d’accord avec plusieurs points
de votre analyse, mais cela ne concerne que des opinions tout à fait légitimes
en tant que telles. Je remarque également la présence de nombreuses
inexactitudes à propos d’autres personnes, mais cela non plus ne me concerne
ici. Ce qui me concerne, et de manière très sérieuse, est ce que vous écrivez à
propos de moi dans les passages suivants (c’est moi qui souligne) :
" La section sciences religieuses de l’Ecole Pratique des
Hautes Etudes est une institution complaisante avec certains [sic] personnalités
de l’extrême-droite. Elle leur ouvre ses portes pour les inscrire sur des
doctorats ou des diplômes reconnus et validés par le ministère de la Recherche.
Munis de leurs titres universitaires, il est ensuite bien plus facile de
s’inviter à des colloques scientifiques, publier et obtenir des financements
publics. Ainsi, Marco Pasi et Arnaud d’Apremont… "
(tiré de: " Politica Hermetica, analyse d’un laboratoire
idéologique de la nouvelle droite ")
" Or, Pierre-André Taguieff est membre de la direction de la
revue plusieurs fois évoquée Politica Hermetica depuis sa création en 1986, au
côté, entre autres, de l’exégète d’Evola Philippe Baillet, du néo-fasciste
Marco Pasi, … "
(tiré de: " Négationnisme et nouvelle Droite : un professeur
au dessus de tout soupçon ")
Dans le premier passage
je suis défini implicitement comme " une personnalité de l’extrême-droite
", dans le second explicitement comme un " néo-fasciste ". Or
les deux affirmations sont fausses, sans aucun fondement, et je les estime
gravement diffamatoires. Je vous prie de bien vouloir noter les faits suivants
: je n’ai jamais fait partie d’un groupe politique de quelqu’orientation que ce
soit, et donc - a fortiori - de droite, d’extrême-droite, ou
néo-fasciste ; je n’ai jamais fait de la politique active ou du militantisme,
politique ou autre, de ma vie ; je n’ai jamais tenu publiquement ou publié par
écrit des propos de nature politique, ni - a fortiori - des propos de
droite, d’extrême-droite, ou néo-fascistes. La politique en tant que telle ne
m'intéresse pas et n'a jamais fait partie de ma vie.
Il n’est pas difficile
d’imaginer ce qui, dans le type de raisonnement qui est le vôtre, a donné lieu
à ma mise en cause dans vos articles. Il s’agit évidemment de deux articles que
j’ai publié dans la revue italienne Orion en 1995 et 1996. Vous auriez
dû pourtant vous prendre la peine de les lire : vous vous seriez sans doute
aperçus que dans ces articles je ne prends ni défends aucune position politique
de n’importe quelle nature. Je peux ajouter à cela que, du moins à l’époque où
j’ai publié ces articles, Orion rejetait explicitement de se définir
comme une revue d’" extrême-droite " ou " néo-fasciste " et
que des personnes de gauche y collaboraient. Cela devrait suffire à vous faire
comprendre que, si celle-ci est la base sur laquelle vous vous fondez pour me
traiter de " personnalité de l’extrême-droite " et de "
néo-fasciste ", il s’agit d’une base bien mince et fragile.
Je vous demande donc
d’éliminer dans le premier des passages cités ci-dessus toute référence à ma
personne, et dans le second la qualification de " néo-fasciste " que
vous m’attribuez. Je vous prie également de bien vouloir donner suite à ma
demande dans un délai de deux semaines à partir d’aujourd’hui (13 mars 2001).
Si, passé ce délai, je n’aurai pas obtenu de satisfaction, je me sentirai
obligé d’avoir recours à toutes les mesures légales nécessaires pour défendre
ma réputation.
En conclusion,
permettez-moi de faire une petite remarque. Je respecte sincèrement vos idées,
ainsi que votre droit à les exprimer. Ce que je ne comprends pas, c'est comment
vous puissiez tenir publiquement, sans la moindre preuve et sans avoir fait au
préalable une investigation approfondie et détaillée, des propos susceptibles
de nuire gravement à la réputation d’une personne que vous ne connaissez pas.
Du moment où il ne s’agit plus d’opinions, mais de mensonges, cela ne concerne
plus le droit à l'expression de ses idées, que je respecte et défends, mais la
diffamation.
Je vous prie d’agréer,
chers Messieurs, mes salutations distinguées.
Marco Pasi
[Adresse supprimée, pour respecter la vie privée de Monsieur Marco Pasi]