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La composition de classe
[Texte écrit pour la réunion de
Kolinko et de ses amis à fin d'avril 2001. Traduit depuis la version anglaise
par le Cercle social] Introduction La
composition de classe est une notion centrale dans notre recherche pour la possibilité
de la révolution. Nous cherchons une force qui est capable de changer la
société de fond en comble. Il est correct, mais trop général, de dire que
seuls les exploités sont capables de renverser l'exploitation ; mais
comment ce processus de libération se met-il réellement en place ? La
perception des marxistes-léninistes diffère de nos expériences : le prolétariat
n'est pas un objet uni, pas plus – à notre sens – qu'il ne lui manque
seulement un parti politique pour surmonter les divisions au sein la classe
et donner une direction révolutionnaire aux luttes ouvrières. L'analyse de la
composition de classe peut nous aider à comprendre ce qui détermine les
luttes, comment elles peuvent se transformer en un mouvement de classe et
comment nous pouvons jouer une part active dans ce processus. L'atelier
sur la composition de classe peut donc être le point de départ pour une
discussion plus profonde sur notre rôle comme révolutionnaires et nos
stratégies politiques : où est la cohérence profonde entre le réseau de
travailleurs CRO à Bologne, l'enquête ouvrière de Kolinko dans la Ruhr, les
interventions à Brighton, le projet de presse de Folkmakt, etc. ? Sur
quelles questions avons-nous des appréciations politiques différentes et
quelles possibilités existent pour une coopération ultérieure ? Commençons
par quelques remarques sur le rapport entre la pratique politique et la
notion de classe. 1. La notion de rôle des révolutionnaires est fondée
sur une notion de classe et une relation à la classe spécifiques. Généralement,
dans la discussion sur le rôle de révolutionnaires, différents
courants politiques (léninisme, syndicalisme, communisme de conseil, etc.)
sont simplement comparés. Nous devons analyser comment les divergences
dansla notion de rôle des révolutionnaires et de leur organisation
proviennent des divergences de compréhensions de la classe et d'une relation
historique spécifique à la lutte des classes. 2.
Les différents courants communistes (léninisme, communisme de conseil, etc.)
ont une notion formelle de classe dans commun. En
général, les différents courants saisissent le capital simplement
comme une relation formelle d'exploitation : le surtravail est approprié par
des mains privées ou par l'état. Ils négligent le processus matériel réel d'exploitation/travail.
Cette notion formelle de capital mène à une notion formelle de prolétariat :
une masse d’individus exploités qui doivent vendre leur force de travail en
raison de leur non-possession des moyens de production. De cette même
notion de prolétariat, des conclusions politiques divergentes sont tirées :
les léninistes soulignent le besoin d'un parti politique qui est capable de
rassembler des masses dont la seule cohérence est la similitude formelle de
non-possession. Le parti doit donner une direction stratégique aux luttes
spontanées des exploités. Les communistes de conseil remarquent simplement
que la masse d'exploités crée ses propres formes d'organisation dans la
lutte. Ils négligent la question de stratégie et voient la diffusion des expériences
d'organisation parmi les ouvriers comme leur tâche principale. 3.
Une notion formelle de classe ne peut ni expliquer, ni soutenir
l'émancipation du prolétariat. Cette
notion formelle d'exploitation (l’appropriation du surtravail) ne peut pas
montrer que que les ouvriers peuvent développer leur auto-émancipation. Comme
non-propriétaires des moyens de production, on ne peut pas expliquer
leur puissance. Le simple fait qu'ils sont tous exploités ne crée pas une
cohérence réelle entre les individus. La possibilité d'organisation peut
seulement être tirée du fait que les ouvriers ont une relation pratique entre
eux et au capital : ils travaillent ensemble dans le processus de production
et ils font partie de la division sociale du travail. Comme producteurs, ils
ne s'opposent pas seulement au capital comme travailleurs-salariés formels,
mais dans leur pratique spécifique, ils produisent le capital. De cette
relation seule, les luttes ouvrières peuvent développer leur puissance.
L'isolement des ouvriers par entreprise, par branche, etc., ne peuvent pas
être surmontées artificiellement en prenant comme point commun le fait
d’être tous exploités comme base pour une organisation. Cette
tentative se termine généralement dans un nouveau syndicalisme de base : il y
aura toujours besoin d'une institution extérieure si la cohérence des
ouvriers n'est pas basée sur leur coopération sociale réelle, mais juste sur
la cohérence formelle du travail salarié exploité. Le léninisme
ne comprend pas cette raison profonde de la forme syndicale des luttes
ouvrières. Il aborde le problème comme une simple question de direction : la
cohérence externe est-elle créée par les syndicats ou par le parti communiste
? La critique du léninisme se réduit d'habitude à l'interrogation sur la
forme de cette cohérence externe : elle n’est pas démocratique, pas
construite par les travailleurs eux-mêmes, etc. Les critiques de gauche
analysent très rarement le processus de production en termes de fondations
pour la cohérence des luttes ouvrières. Donc ils ont tendance à suivre la
spontanéité de luttes sans comprendre ou y soutenir une direction
stratégique. Pourquoi des courants politiques différents se développent-ils
malgré leur notion de classe semblable ? 4.
La raison des notions politiques et des pratiques différentes du léninisme et
de ses critiques de gauche réside dans les conditions matérielles
d'exploitation et de lutte des classes différentes auxquelles ils ont dû
faire face. Les
communistes de conseil et d'autres critiquent principalement le caractère
non-démocratique et paternaliste du parti léniniste. Nous pensons que la
critique profonde du léninisme consiste à analyser comment la forme
Bolchevique du parti est apparue dans conditions matérielles spécifiques de
la Russie à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
Une société agraire avec des villages de paysans dispersés et isolés, un haut
taux d’illettrisme et peu de zones industrielles ne pouvait être unifiée
politiquement que par une organisation de masse externe. C’est pourquoi la
critique la plus profonde faite par les communistes de conseil était que
cette sorte d'organisation n'était pas utile et appropriée dans leur
situation historique, c’est-à-dire dans les régions industrialisées de
l'Europe occidentale pendant les années 1920. Ils se sont rendu compte que
les usines avaient déjà unifié les ouvriers et que la création des conseils
ouvriers pendant la période révolutionnaire 1918-23 était la réponse
politique du prolétariat. Aujourd'hui, seuls quelques critiques du léninisme
reflètent ce noyau matériel. La critique reste généralement au niveau
politique, ne touchant pas les racines matérielles du léninisme et des autres
courants. Aujourd'hui, nous devons remettre la critique sur pied en analysant
les changements dans l'organisation de l’exploitation et des luttes
ouvrières. C'est la condition préalable pour le développement de nouvelles
stratégies politiques. La notion de composition de classe peut nous aider
pour cela. 5.
Le cœur de la notion de composition de classe est la thèse selon laquelle il
existe une forte relation entre la forme de lutte et la forme de production. Les
travailleuses ne se battent pas ensemble parce qu’elles ont conscience d’être
toutes exploitées. Les luttes ouvrières résultent de conditions de
travail concrètes, des situations réelles d'exploitation. Les luttes
ouvrières prennent des formes différentes (dans le passé, dans des régions ou
des secteurs différents, etc.), parce que le processus de travail concret et
donc la forme matérielle d'exploitation diffère. Le mode de production et la
position dans le processus social de production détermine la forme et les
possibilités d'une lutte : les luttes des routiers diffèrent de celles des
ouvriers du bâtiment, les grèves d'usines qui produisent pour le marché
mondial ont des résultats différents des grèves dans les centres d'appel.
Dans l'analyse de la cohérence du mode de production et des luttes ouvrières,
nous distinguons deux notions de composition de classe différentes : *
La composition de classe technique décrit comment le capital rassemble
la force de travail ; cela signifie les conditions dans le processus immédiat
de production (par exemple la division du travail dans des départements
différents, la séparation de l'administration et de la production,
l'utilisation de machines particulières) et la forme de la reproduction (la
communauté de vie, la structure de famille, etc.) *
La composition de classe politique décrit comment les ouvriers
retournent la composition technique contre le capital. Ils prennent
leur cohérence comme force de travail collective comme le point de départ de
leur organisation et emploient les moyens de production comme moyens de
lutte. Nous discutons toujours la question pour savoir à partir de quel le point
particulier le processus de lutte des ouvriers peut être décrit en termes de composition
de classe politique. Certains emploient le terme aussitôt que les
ouvriers d'une entreprise ou une branche organisent leur lutte hors des
conditions de production. D’autres prennent comme condition nécessaire pour
une nouvelle composition de classe politique, l’existence d’une vague
de luttes ouvrières unifiées dans un mouvement de classe par des luttes dans
les secteurs centraux du processus social de production (par exemple dans les
années 60/70, le centre du mouvement de classe était principalement la lutte
dans les usines automobiles). Dans
le passage suivant, nous essayons de schématiser comment les formes
spécifiques de production influencent les formes, les contenus et les
perspectives de luttes : a)
Organisation immédiate Que
les ouvriers essayent de trouver des solutions individuelles ou collectives
pour leurs problèmes dépend principalement de la manière dont ils se
rencontrent dans le processus de travail quotidien. Quand le travail est
principalement basé sur le fonctionnement individuel et les compétences (par
exemple le travail artisanal), les conflits sur une base individuelle sont
plus probables. Quand la division du travail crée une dépendance mutuelle
entre des ouvriers, le besoin d'une action collective est plus évident. Le
potentiel d'organisation dépend en outre de la question de savoir si le
processus de travail permet aux ouvriers de communiquer entre eux (le haut
degré de co-opération, la concentration de nombreux ouvriers dans un lieu de
travail ou un secteur de vie, etc.). b)
Puissance
immédiate La
base pour l'apparition, le contenu et les perspectives des luttes ouvrières
est la question de la puissance qu'ils peuvent gagner contre le capital. Cela
dépend de circonstances différentes, par exemple si les ouvriers se
concentrent sur les points d'importance significative pour le processus de
production et d'accumulation ; si la lutte a lieu dans une situation
économique particulière (par exemple, de nombreuses commandes) ou
conformément à une composition particulière du capital (par exemple, des
machines qui exigent un travail en continu) qui augmente la dépendance à la
force de travail. c)
Contenu politique La
conscience politique, la conscience pour affronter le capital comme
une classe, ne peut pas être apportée aux ouvriers de l'extérieur, mais peut
seulement se développer dans la lutte elle-même. Le développement de cette
conscience dépend aussi de la relation pratique entre les producteurs et leur
relation aux moyens de production. Le mode de production spécifiquement
capitaliste est la production en série basée sur la division du travail et
l’utilisation des machines. Que les ouvriers saisissent l'exploitation d'un
simple point de vue syndical comme une distribution injuste du
produit ou d'un point de vue politique comme une relation sociale de
production avec ses propres lois, dépend des conditions dans lesquelles ils
doivent travailler. Ce n'est pas une question de conscience juste ou fausse
comme le croient les léninistes, mais une question de savoir si leur
exploitation est non seulement capitaliste d'une façon formelle (libération
du travail salarié), mais aussi dans sa forme matérielle (la division
hiérarchique du travail, le processus de travail contrôlé par la machine,
etc.). Quelques
exemples pour comprendre comment les conditions spécifiques de production
influencent le contenu politique de la lutte des ouvriers – et leur relation
au capital comme un mode de production : Relation à la forme
de salaire : Dans
le capitalisme, le rapport salarial, apparaissant comme un échange
individuel d'argent contre du travail, cache le fait que le capital
exploite la puissance de travail collectif des ouvriers. Une ouvrière qui est
embauché en même temps que cent autres ouvrières et qui doit faire le même
travail, remarquera plus facilement que les contrats individuels sont
juste des faux, que – par exemple – un ouvrier professionnel qui possède
des compétences spéciales et donc un travail particulier à vendre. Relation au
travail : Dans
le capitalisme, le travail est abstrait. Les tâches spécifiques que l'on
exécute ne sont pas importantes, mais le fait que ce travail ajoute de la
plus-value au produit l’est. Un ouvrier qui doit faire le travail non qualifié
avec d'autres aura un rapport différent au travail qu'un ouvrier
professionnel. Le premier éprouvera en réalité le travail comme quelque chose
d’abstrait et aura moins tendance à le glorifier et à s’organiser dans les
frontières de sa profession. Relation
aux autres ouvriers : Une
notion formelle de classe ne peut pas mener bien loin. Cela se révèle quand
nous regardons la composition de la force de travail dans une usine. Nous
pourrions déclarer que les contremaîtres, les leaders d'équipe ou les managers
sont aussi des travailleurs-salariés et donc des exploités, mais
presque chaque lutte doit se construire contre ces petits patrons. La
division (hiérarchique) du travail dans le processus social de production est
la base pour les divisions racistes et sexistes dans le prolétariat. D'un
côté le capital divise les ouvriers, mais de l’autre, il rassemble les
ouvriers de chaque couleur de peau, genre, nationalité, etc. dans le
processus de production. La manière dont les divisions entre des ouvriers sont
mises en doute ou au contraire fortifiées est généralement décidé dans les
luttes. Les usines, les secteurs spécifiques, etc. avec une composition «
colorée » sont particulièrement décisives dans ce processus. Relation
aux moyens de production : Le
capital est le processus et le résultat d'un mode de production où le travail
mort (les machines, les outils de travail) commande la force de travail
vivante. Une ouvrière qui doit obéir au rythme des machines et qui remarque
que malgré le progrès technologique, sa situation n'améliore pas, est plus
probable pour attaquer le capital comme un mode contradictoire de production.
Les ouvriers d'un processus de travail de travail artisanal qui sont toujours
maîtres de leurs outils verront plus probablement le patron comme
symbole de l'exploitation. Relation
au produit : Les
ouvriers de la production en série se rendent compte, rien qu’en travaillant,
que la qualité des produits joue un rôle secondaire et que seule la quantité importe.
Généralement, on ne peut pas se relier à la valeur d'usage du produit, parce
qu'on ne voit qu’une petite partie du processus de production et à une étape
où le produit n’a pas d’encore d’usage. Beaucoup de travailleurs ne
travaillent pas sur un produit matériel, mais exécutent des services
dans des conditions industrielles. Nous devons discuter quel impact cette «
immatérialité » des produits a sur la lutte des travailleurs. Savoir
jusqu’à quel point les luttes des artisans, des ouvriers agricoles et
d'autres prolétaires qui ne travaillent pas dans des conditions industrielles
peuvent développer un caractère anticapitaliste reste une question ouverte
pour nous. C'est une question décisive : comment ces luttes peuvent
s’unir avec les luttes du prolétariat industriel, malgré des
conditions différentes et sans médiation externe (comme le prétendu mouvement
anti-globalisation, l’Action mondiale des peuples, les Zapatistes
et d'autres organisations qui essayent de relier différents mouvements
sociaux). d)
Expansion L’expansion
possible des luttes dépend aussi de la spontanéité, de la situation
sociale et de la simple chance. Pour une stratégie politique, il est
important d'analyser la base matérielle d'une expansion : quel est le rapport
entre une simple lutte et la production sociale ? Les entreprises sont, dans
une mesure plus grande ou moindre, connectées à la division sociale du
travail : chaînes de production internationale, transport, rapports au travail
scientifique dans universités, rapport au secteur tertiaire et à
la distribution. Ainsi, une lutte peut affecter la société de différentes
manières ; par exemple, une grève affecte la vie quotidienne de nombreux
ouvriers. Les ouvriers qui ne sont pas eux-même engagés dans une grève remarquent-ils
ses résultats comme producteurs, par exemple s'ils ne peuvent pas faire leur
travail en raison des pièces manquantes ? Où alors, le remarquent-ils comme
consommateurs, par exemple parce qu'il manque leur quotidien le matin ? Pour
l'expansion d'une lutte, il est important que les autres ouvriers ne soient
pas seulement informés par les médias, mais que cela affecte leur travail ou
leur vie quotidienne. Ces effets montrent la dimension sociale de la
production aujourd'hui et donc peuvent détruire la notion de lieux de
travail isolés. Aussi, les compétences sociales que les ouvriers
acquièrent dans leur existence comme force de travail influencent leur
potentiel dépasser l'isolement de leur lutte par leur propre activité : par
exemple, la connaissance de l’organisation et l’improvisation dans le chaos
du processus de production, les compétences pour employer les moyens de
communication, les expériences et les relations d'ouvriers immigrés, etc. e)
Généralisation
politique Dans
l'histoire, la lutte des classes n'est là jamais arrivée un soulèvement
massif, un soulèvement simultané de la majorité. Cela a toujours été les
petites sections du prolétariat (d'une entreprise, d’une branche, d’une
région, etc.) qui initient les troubles, qui les poussent en avant, qui
deviennent le symbole ou le centre d'un mouvement de classe. Ces noyaux
sont ni fondés sur la conscience la plus haute, n'apparaissent pas non
plus par hasard. Dans les années 60/70, c'était principalement les ouvriers
des usines automobiles qui ont joué ce rôle. Le secteur automobile était la
force agissante du boom capitaliste des décennies précédentes. Il a absorbé
des milliers d’ouvriers qui sont venus de différentes régions pauvres vers la
métropole. Il a généralisé l'expérience d'ouvriers par la technologie et
l'organisation de travail à un niveau international. C'était le centre d'une
division du travail internationale, reliées à la production dans presque
chaque secteur. Quoique le produit soit le symbole d'une richesse croissante,
la seule chance pour l’obtenir était de se soumettre à la direction de
l'usine. Dans
d'autres temps et d’autres lieux, il y a eu des régions particulières qui
sont devenues le centre d'un mouvement. C'était moins en raison de la tradition
que de leur place dans le processus social de production, par exemple les
villes portuaires ou les pays miniers. Dans ces centres de développement, la
relation entre l'état et le capital peut être remarquée plus facilement (la
planification d'infrastructure, la politique du marché du travail, les lois
spéciales, etc.) et le caractère global de cette société est évident (investissements
étrangers, immigration, etc.). Nous pouvons prendre comme exemple des
villes comme Turin pendant les années 50/60 ou le Maquilladoras en
Amérique du Sud et les Zones de Développement Spéciales en Chine
aujourd'hui. Egalement en Europe les zones de développement (par exemple à la
frontière occidentale de la Pologne, la région autour de Dresde, le Piémont).
Nous
pensons que les luttes peuvent s'étendre sans ces centres, mais
souvent la limite des mouvements de grève est liée au fait que les centres
ne participent pas ou ont été défaits. Donc la question de généralisation
n'est pas vraiment une affaire de direction politique, mais il
s’agit de savoir dans quelle mesure les luttes peuvent se socialiser le long
des lignes de la production sociale et frapper le capital aux points
centraux. f)
Tendances
communistes Il
existe des visions très divergentes à propos de la tendance communiste.
D'une part, une vision selon laquelle les humains éprouvent la nécessité
humaine d’une société meilleure, qu'ils expriment dans leurs luttes
contre l'exploitation. D'autre part, la notion orthodoxe selon laquelle le
développement des forces productives renversera le capitalisme et rendra
possible le communisme. Le léninisme et la plupart des communismes de
gauche ont une notion très mécanique des forces productives :
développement de la technologie et extension de la division sociale du
travail en raison des forces exercées par la concurrence. La base du
communisme est le fait que la croissance des forces productives est capable
de réduire le temps de travail individuel. Ils considèrent simplement que les
forces productives sont dans de mauvaises mains et ignorent la contradiction
qui fait que la forme matérielle de la technologie (la chaîne de montage), de
la science (Taylorisme) et la socialisation (globalisation) elle-même
sont les fondements de la domination capitaliste sur les ouvriers. La
dissolution de cette contradiction peut seulement avoir lieu dans un
mouvement de classe qui change à la fois les conditions matérielles de la
production et socialise les forces productives dans le temps même de
la lutte. Donc, les luttes doivent se relier à la contradiction entre les
possibilités sociales (l'énorme production de richesse matérielle, la
productivité accrue) et la réalité (corvée et pauvreté relative). Un
problème central reste le développement inégal : les forces productives
n'existent pas seulement comme une étape des forces productives
détachée des ouvriers. Le niveau de la technologie, l'utilisation de science,
le degré de division sociale du travail est différent dans chaque secteur,
région etc. Les ouvriers doivent faire face aux différents stades de
développement dans le processus de travail, ce qui fait que dans des luttes,
ils approchent de différentes façons les possibilités et les contradictions
des forces sociales de production. Dans les zones de sous-développement (pas
ou peu d'investissements, investissements dans l'exploitation à exploitation
intensive), le besoin de communisme s'exprimera par-dessus tout par
les ouvriers attaquant la pauvreté et la production à exploitation intensive
comme une conséquence de « l'utilisation » capitaliste de la
productivité sociale. Dans les centres de développement, la contradiction
apparaît d’elle-même dans le fait que, malgré le progrès technologique et
l'abondance, la vie est toujours gouvernée par la corvée et la
pauvreté relative. La question principale sera dont à partir de quels points
de luttes dans les zones sous-développement peuvent se socialiser/globaliser
elles-mêmes comme une nouvelle force productive. Quelles luttes seront
capables d'exprimer la possibilité et l'espoir d’une meilleure forme de
production liée aux conditions matérielles (l'état de technologie, la
science, la division du travail, etc.) dont elles résultent ? La
révolution communiste devra démolir l'existence artificielle du développement
et du sous-développement. Nous devons demander auquel les
points de production sociale ce processus commencera et développera sa
puissance. Il
n'est pas facile de trouver de bons exemples montrant la cohérence entre l'état
des forces productives et l'Utopie de la lutte des classes. Les
révoltes dans des sociétés agraires avaient moins une utopie sociale
que la demande de cultiver la terre de leur propre manière anarchique.
Les luttes d'usine en Europe occidentale au commencement du siècle dernier
ont développé l'espoir socialiste de diriger les usines et donc la société
entière dans le contrôle des ouvriers. Les luttes de 60/70 ont exprimé la
croissante scientification de la production, la croissante terreur de
machine et l'aliénation du travail et de son produit. La distinction de la lutte
ouvrière et d'autres mouvements sociaux s’est dissoute de plus en plus,
en raison du fait que la société entière (les écoles, l'université,
l'infrastructure de la ville) était plus proche connectée au processus
réel de production. Les centres du mouvement (les usines, les
universités) ont approprié beaucoup des possibilités productives d'une
société moderne. La division du travail croissante à l'intérieur de l'usine
et la chaîne de montage a été employée pour organiser les nouvelles formes de
grèves ; les usines occupées et les universités sont devenues des points
de rencontres centraux, la nouvelle science et les moyens de
communication ont été développés par le mouvement, etc. En faisant cela, le
mouvement lui-même est devenu plus productif et créateur et s'est
étendu et a développé les forces productives dans d'autres secteurs de
la société. Le mouvement a reflété les forces de production développées dans
ses demandes : pas l’usine sous le contrôle des ouvrières, mais automatisation
de l'usine et richesse pour chacun... 6.
La composition de classe exprime la cohérence intérieure et la tendance de
lutte des classes Les
problèmes ci-dessus posent des questions de stratégie pour la lutte des
classes. La stratégie peut seulement être tirée des tendances du capitalisme.
Dans le processus social de production, le capitalisme crée et connecte les
régions de développement et de sous-développement comme une réaction à la
contradiction de classe, qui explique le caractère dynamique du système. Dans
les usines de pointe existent les départements de niveaux technologiques
différents. Ces usines elles-mêmes sont connectées aux fournisseurs des
différents standards de développement, directement au Tiers-Monde, aux
sweat shops. Les niveaux différents de développement sont les bases
matérielles pour les divisions et le développement inégal de la lutte des
classes. Les luttes des ouvriers qui peuvent se généraliser le long des
lignes du développement inégal mènent à des conditions de production
devenant de plus en plus semblables. Les luttes d'ouvriers dans les usines
automobiles dans les années 60-80 avaient le résultat que les conditions dans
les usines principales sont devenues semblables au niveau mondial, y compris
dans les anciennes zones de sous-développement (le Mexique, le
Brésil, etc.), aussi bien au niveau de la technologie que pour les ouvriers
eux-mêmes (relation identique entre salaire et produit). Le capital réagit à
la composition politique de classe (la généralisation de lutte des
classes) par une recomposition technique, avec la reproduction de
développement inégal à un niveau plus haut : des régions sont désindustrialisées,
dans d'autres le capital fait le grand bond en avant technologique, des
vieilles usines fondamentales sont divisées entre unités différentes
d'une chaîne de production, la production est « globalisée », etc.
Le capital crée les nouveaux centres de développement qui peuvent devenir de
nouveaux points pour la généralisation de mouvements de classe futurs. Donc
la cohérence intérieure des mouvements de classe à venir est anticipée. Leur
stratégie ne grandira pas de manière détachée dans les têtes des
révolutionnaires, mais repose dans le processus de développement matériel (de
division du travail, de machines, etc.) lui-même. 7.
La tâche de révolutionnaires est l'analyse du développement capitaliste pour
être capable d'évaluer et montrer les potentiels de luttes des classes On
ne peut pas expliquer le rôle spécial de révolutionnaires par une conscience
politique que les luttes des classes ne pouvaient pas réaliser
elles-mêmes. Il peut seulement être tiré d'une vue globale et de
l'interprétation des choses qui se passent réellement. La puissance, les
possibilités d'organisation, d'expansion et la généralisation sont posées par
les conditions de production. La tâche des révolutionnaires est de montrer la
cohérence entre les conditions matérielles, la pratique et la perspective de
luttes. Le mouvement de classe aura lieu dans le réseau de développement et
de sous-développement. Donc, nous devons montrer la connexion entre les
différentes parties de ce réseau et les raisons politiques de l'inégalité.
L'analyse de la base matérielle de la lutte ouvrière détermine aussi là où
nous devons intervenir. Ce n'est pas suffisant de suivre simplement les
modèles spontanés de luttes et de les documenter. Nous devons chercher
les points qui peuvent avoir une signification stratégique pour l'avenir. Ces
secteurs ne doivent pas être les plus développés ou les centres
d'accumulation. Souvent les secteurs qui connectent les niveaux différents
de développement (le transport entre des usines différentes, le
travail d'information entre la production et la distribution) sont
significatifs pour une généralisation de luttes. Pour cela, nous avons besoin
plus qu’un simple échange informel entre nos groupes, nous avons besoin d'une
discussion organisée et l'intervention. 8.
Suggestions pour la discussion a)
Questions b)
Une
cohérence de la forme de production et les formes de lutte existe-t-elle ? Quelles
sont les différences, par exemple entre usines et centres d'appel et que cela
signifie-t-il pour des conflits possibles ? c)
Est-ce
que le processus de production immédiat est la sphère centrale de
lutte des classes ? Qu'est-ce qu’il en est d'autres parties de l’existence de
prolétaire (le lieu de vie, etc.) ? d)
Y
a-t-il des points centraux dans une phase de lutte ? Quelles sont
leurs origines ? e)
Quelles
sont les conséquences politiques de la notion de composition de classe, quels
en sont les dangers (la vue par exemple, une vue réduite de la lutte des
classes). f)
Quelles
sont les tendances pour une « nouvelle composition politique de classe ? Où
sont les lieux possibles de la puissance des nouveaux travailleurs et de
généralisation des luttes ? 9.
Résumé de la discussion de composition de classe à la réunion à Oberhausen,
avril 2001 1)
Résumé
de la discussion 2)
Critique
sur la discussion lui-même 3)
Références
à articles de composition de classe 1)
Résumé Nous
avons commencé par une présentation de la version courte de cet article,
parce que pas chacun avait lu le texte dans les matériaux. La
discussion s’est développée librement, elle ne s'est pas référée au texte en
détail. La discussion peut être récapitulée dans quatre catégories de
questions : a)
Est-ce que la notion de composition de classe et son apparition est fortement
liée à une situation historique spécifique et donc non comme facilement
applicable à la situation récente ? b)
La notion de composition de classe nous pousse-t-elle à classifier la classe
entre différentes catégories d'ouvriers ? La notion surestime-t-elle
l'influence des conditions objectives et sous-estime l'impact de
spontanéité, l'expérience et l’exemplarité des luttes ouvrières réelles ? c)
Devons-nous chercher un sujet central ou un secteur central qui joue
un rôle important dans la lutte des classes – ou devons-nous tenir compte de
l'expérience de chaque travailleur ? d)
Est-ce que la stratégie de composition de classe aboutit à une séparation
entre les révolutionnaires et les conditions réelles d'exploitation, et donc
à une notion et une relation sociologique à la lutte des classes ? Question
a) Nous
n'avons pas convenu de l'importance de la discussion de l'origine du terme
réel de « composition de classe » pour notre débat lui-même. Là,
deux lignes générales de discussion ont existé : Première
vision La
notion de composition de classe a son origine dans une situation historique
spécifique. Il a été introduit dans la discussion Marxiste en Italie au début
des années 60. La situation n'était pas ce temps-là une lutte des classes
intensive. Il y avait juste quelques allusions aux nouvelles sortes de
conflits. La notion de composition de classe est rapprochée de l'apparition
et du développement de secteurs centraux dans cette période et dans cette
région : l'extension des secteurs de la métallurgie et de l’automobile. La
notion de composition de classe pourrait nous aider à comprendre la cohérence
entre le développement des conditions matérielles dans ces secteurs et la
renaissance de la puissance des ouvriers. Donc, la notion n'est pas
applicable à d'autres situations historiques sans tenir compte des
différences spécifiques. C’est souvent durant les dernières quelques
décennies (par exemple, la théorie de l'ouvrier social ou du travailleur
immatériel). Dans les 20 ou 30 dernières années le, capitalisme s'est
développé de manière à ne plus avoir désormais de secteur central
d'accumulation désormais; donc la notion de composition de classe a perdu sa
base principale. (Cf. Massenarbeiter und gesellschaftlicher
Arbeiter, par Battagia). Seconde
vision La
notion de composition de classe décrit tout d'abord une approche spécifique :
analyser les potentiels de puissance des travailleurs et la subjectivité qui résulte
des conditions matérielles et du développement de la relation au capital.
L’article sur la composition de classe pourrait avoir été écrit sans
employer ce terme spécifique. Avant la discussion en Italie au début des
années 60, (et ainsi avant l'introduction du terme de composition de
classe), il y avait des discussions sur la cohérence entre le mode de
production et la forme que les luttes ouvrières prennent (Cf. Militant
proletariat de Lewis). Le fait que le capital ne produise pas de nouveau
secteur central qui connecte les différentes régions et les branches
d'industries est en effet un problème essentiel. Le problème n'est pas que
nous ne pouvons pas employer nos termes spécifiques désormais, mais qu'à
cause du manque de ce secteur central, le prolétariat ne peut pas trouver les
points communs de références et ne peut pas donc généraliser ses luttes. Question
b) Nous
avons essayé de récapituler l'utilisation différente de la notion de
composition de classe : 1.Comme
un instrument pour classifier les différents groupes d'ouvriers, par exemple
dans le sens des marxistes-léninistes, qui essayent d'étiqueter les
différents groupes d'ouvriers en raison de leur supposées différentes
consciences de classe. De ce point de vue, les ouvriers peuvent juste être
traités comme des objets. 2.Comme
un outil d'analyse pour notre recherche des conditions où l'action collective
peut se développer et où nous pouvons participer à la discussion et aux
activités contre l'exploitation. Dans cette notion, nous nous voyons comme
une partie de la subjectivité de classe. 3.Comme
une approche pour comprendre la relation dialectique entre le développement
du capital et la subjectivité de classe. La notion de composition de classe
se réfère à la notion marxienne de composition organique du capital. Ce terme
décrit la cohérence entre l'accumulation de travail mort (les machines) par
rapport à la force de travail. Cette relation exprime d'une part la direction
du capital sur les ouvriers, mais d'autre part contient aussi la tendance
communiste dans le capitalisme (des potentiels pour réduire le temps de
travail socialement nécessaire). La composition de classe décrit la cohérence
entre cet objectif dynamique de la subjectivité des ouvriers et le capitalisme.
La
discussion suivante a plus ou moins tourné autour de la question : Quelle est
la relation entre les conditions objectives et la subjectivité d'ouvriers ? Classification
: Spontanéité
et expérience : On
a mis en doute la possibilité de savoir si nous pouvons déduire des conditions
objectives comment les ouvriers lutteront – et s’ils lutteront. Il a été
souligné que nous devons plutôt analyser les luttes réelles en cours. Aussi,
les luttes dans les sphères d'exploitation moins importantes (la
production de nains de jardin…) peuvent devenir un modèle d’émulation et un
symbole pour d'autres ouvriers. Nous sommes d’accord sur le fait qu'il y a
toujours une spontanéité de lutte des classes et que c'est une bonne chose que
chaque action ne soit pas décidée. Mais il est impossible de prendre cette
spontanéité comme une base de stratégie politique. En dehors de l'analyse de
luttes des classes actuelles, nous devons essayer de comprendre la base)
matérielle de la crise actuelle de la lutte des classes et les conditions de
conflits futurs. Pour le faire, nous pouvons juste nous relier aux conditions
réelles et différentes dans l'exploitation. Question
c) La
notion de composition de classe a été critique, quand elle est employée pour
identifier un sujet central dans la lutte des classes (filtrant ainsi le
reste). Au contraire, nous devons voir l'importance de chaque « expérience
prolétaire », non seulement au lieu de travail, mais aussi dans la
sphère de reproduction, l'expérience spéciale comme des travailleurs
immigrés, etc. L'analyse de composition de classe peut seulement nous aider à
comprendre des situations spécifiques auxquelles nous sommes confrontés, par
exemple pourquoi des désaccords particuliers entre ouvriers existent dans une
usine. Nous nous sommes demandés si nous cherchons des conditions spéciales
dans l'exploitation, parce que nous évaluons leur importance politique
spécifique. Aussi le CRO, qui insiste sur l'expérience immédiate de chaque
ouvrier, souligne l'importance du mode industriel de production,
l'organisation de travail scientifique, etc. Nous avons reconnu que s'il y a
un choix, nous préférerions travailler ou intervenir à une grande usine que
dans un fish and chips de deux personnes. Question
d) Nous
avons discuté sur la question de savoir si la relation entre les
révolutionnaires et la classe provient de la notion de composition de classe.
L'analyse de composition de classe était souvent un simple remède aux
bureaucrates des partis et des syndicats pour gagner plus d'influence pour
leurs organisations dans des conflits, malgré leur détachement réel de
l’usine. L'analyse peut seulement être réalisée par eux ou d'autres
«scientifiques », parce qu’eux seuls ont le temps et les moyens.
Cependant, une enquête peut être révolutionnaire, seulement si elle est
effectuée par les travailleuses elles-mêmes - l'auto-enquête. Nous pouvons
soutenir cette enquête par des tracts, etc. L'analyse de la composition de
classe doit venir de la pratique concrète. Ce ne doit pas être de l'analyse
que vienne la décision d'intervenir dans une lutte particulière. A
cela, il a été opposé que les révolutionnaires ne peuvent pas juste se
déplacer dans l'exploitation par hasard ou analyser seulement les luttes qui
arrivent et dont nous sommes au courant par hasard. Nous devons être capables
de comprendre les tendances générales et spécifiques dans la lutte des
classes. Pendant
cette partie de la discussion, il est devenu évident que nous employons deux
termes abstraits : composition de classe et expérience
prolétarienne. Il ne s’agit pas d’opposer ces termes, mais de discuter de
la relation entre l'expérience/intervention dans l'exploitation et l'analyse
d'événements spécifiques dans les secteurs du processus social de production.
Ainsi nous devons être conscients de conditions différentes auxquelles nous
devons faire face (des groupes, des régions différentes, etc.). 2)
Critique sur la discussion lui-même Il
y avait deux critiques principales sur la discussion : a)
La discussion était trop générale. Nous avons dû discuter la notion de
composition de classe en ce qui concerne la situation dans et l'enquête sur
les centres d’appels ou une autre expérience concrète. b)
Dans la discussion les termes de composition de classe et d'expérience
prolétarienne ont été simplement employés comme des étiquettes
idéologiques. Donc nous n'avons pas discuté nos propres questions de la
situation récente dans la lutte des classes et notre propre façon de toucher
à cette situation. 3) References „Massenarbeiter und gesellschaftlicher Arbeiter - einige Bemerkungen über
die neue Klassenzusammensetzung“ - Roberto Battaggia, wildcat-Zirkular
Nr.36/37 bzw. Primo Maggio Nr.14 (Winter 1980/81) „Zusammensetzung der Arbeiterklasse und Organisationsfrage“ - Sergio
Bologna, Internationale Marxistische Diskussion 35, Merve Verlag Berlin
"Composizione di classe e teoria del partito alle origine del movimento
consiliare" - Operai e Stato, Milano 1972 „Organische Zusammensetzung des Kapitals und Arbeitskraft bei Olivetti“ -
Romano Alquati, TheKla5 "Composizioni del capitale e forza-lavoro alla
Olivetti" - Quaderni Rossi nr. 2, 3 „The Militant Proletariat“ - Austin Lewis, Chicago 1911 dtsch.
Übersetzung „Das militante Proletariat“ - Austin Lewis, in: Karlsruher
Stadtzeitung(wildcat) (Hrsg.): Die Wobblies, Band 2, Karlsruhe 1984 “Forcing the Lock? The Problem of Class Composition
in Italian Workerism” - Steve Wright, Monash Phil.Diss. 1988 „Der Kommunismus“ - Jean Barrot Kolinko - septembre 2001 |