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Bruxelles : témoignage en défense du black-block A
l’issue du rassemblement anti-capitaliste de Bruxelles, la presse
capitaliste, y compris d’extrême-gauche, se répand en calomnies sur le Black
block – allant jusqu’à les traiter de flics ou de nazis. Chacun-e peut
partager ou non les méthodes choisies et assumées par le Black bloc, à
condition de connaître la réalité des faits. C’est le but de ce témoignage. Arrivé-e-s
à la manifestation du 14 septembre, nous avons choisi de manifester avec le Black
bloc : c’était le seul cortège qui manifestait clairement son opposition
radicale au capitalisme, à l’Etat et aux frontières dans lesquelles ce monde
nous enferme. Nous avons donc pu observer de près les actions du Black block.
Les
journalistes ont, sur la base d’informations policières, affirmé que les
black-blockers étaient dissimulés parmi les autres cortège. C’est faux. Iil y
avait, au sein du cortège rouge et noir, un groupe de plusieurs centaines de
blacks-blockers, cagoulé-e-s ou masqué-e-s, défilant derrière la banderole
« Smash capitalism ! ». Les
journalistes ont montré des images de vitrines cassées. C’est exact, mais
seules ont été brisées, à l’aide de pavés gracieusement mis à disposition par
la ville de Bruxelles sur le parcours, les vitres des banques – symboles du
capitalisme – et des commissariats – symboles de l’état policier, de même que
des caméras de vidéosurveillance. Il s’agit d’actions à caractère symbolique.
Les vitrines des commerces voisins n’ont pas été touchées, de même que les
personnes qui se trouvaient aux fenêtres proches. Les lanceur-se-s de pavés
ont toujours été soucieux-ses de la sécurité des personnes. Ces
actions ont été largement applaudies, que ce soit par les anarchistes ou par les
militants des organisations de la gauche traditionnelle. Les organisateurs du
D14 ont affirmé qu’ils refusaient de mettre en place un service d’ordre et
chaque manifestant-e était libre de manifester sa colère comme il
l’entendait. Les Blacks blocs bénéficient d’une réelle sympathie et d’une
solidarité au sein du mouvement : ils ne font qu’exprimer concrètement
la colère accumulée contre la société d’exploitation et de répression. Les
journalistes ont montré des voitures brisées, comme s’il y en avait eu en
grand nombre… Il y en a eu trois le 14 décembre. Contrairement aux actions
menées contre les banques et commissariats, qui ont été menées
collectivement, il s’agit d’actes individuels d’un nombre très restreint de
personnes. Lors de la manifestation anarchiste du 15 décembre, quelques
autres voitures – toujours de marque Mercedes – ont été atteintes, de même
que des caméras de surveillance. Mais ce jour là, le Black bloc, en tant que
groupe, n’était pas présent ; la prudence l’imposait, après la manifestation
de la veille, les arrestations et les menaces policières. Les
journalistes ont montré, dans certaines titres de la presse belge, des images
de flammes. Un bon cliché sur trois palettes de bois en train de flamber, et
voilà le scoop assuré. Tous-te-s les prolétaires savent que c’est une chose
banale que de faire flamber quelques morceaux de bois devant un bâtiment
occupé. Il n’y a que les flics intellectuels des médias capitalistes pour
feindre de l’ignorer. Il y a
eu des affrontements, le soir du 14 décembre, sur le site de Tours et Taxis,
après la dissolution de la manifestation… et après le départ des
Blacks-blockers. Pour des raisons de sécurité, ils et elles ne s’attardent
pas dès lors que le cortège est dissous. Autrement dit, ces affrontements
n’ont pas de rapport avec le Black bloc, et ils n’ont fait que pénaliser les
manifestant-e-s qui se sont retrouvés coincé-e-s à Tours et Taxis sans savoir
pourquoi. Provocation policière… La
violence quotidiennement subie par les victimes du capitalisme, la
destruction physique et morale des personnes, jeunes, travailleur-se-s,
chômeur-se-s et précaires, est infiniment supérieure à la violence symbolique
des manifestations. Les journalistes présentent les Blacks-blocs comme de
simples « casseurs ». Ils s’abstiennent de dire qu’il s’agit avant
tout de jeunes travailleur-se-s précaires ou chomeur-se-s, engagés dans le
mouvement social pour la défense des droits de tou-te-s les exclus, des
sans-papiers et des réfugié-es. De l’expérience de leurs luttes quotidiennes,
elles et ils ont appris que c’est le capitalisme et l’état dans son ensemble
qu’il faut abolir pour construire une société fondée sur la liberté et
l’égalité. Des
Individu-e-s |